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Eiger Mittellegigrat

7. et 8. Septembre 2023 L'arête nord-est, dite du Mittellegi, et la descente par l'arête sud ne sont pas comparables en difficulté à la mythique face nord, mais restent quand même une affaire sérieuse (niveau de difficulté D, III à IV, constamment exposé, long itinéraire). On a une belle vue plongeante sur la face nord quasiment tout le long et l´escalade sur le fil du rasoir dans du bon rocher est spectaculaire. Il faut dire aussi qu´on a eu vraiment de la chance avec les conditions. La neige tombée la semaine d´avant avait pratiquement disparu et l'isotherme était à plus de 4000 m. Donc très sec. Exceptionnel pour un mois de septembre… Une ascension qui restera gravée dans ma mémoire, notamment le soir à la Mittellegihütte. La cabane est perchée sur l´arête abrupte, comme délicatement posée en équilibre dessus. De toute part, un vide vertigineux. D´un côté cette face Nord qui plonge de 1000 m, et au fond de la vallée le village de Grindelwald. De l´autre les sommets et glaciers de l´Oberland. Et ce coucher de soleil spectaculaire, en contemplant l´arête effilée qui monte à l´Eiger et qu´on va grimper le lendemain. Alors forcément, le sommeil n´est pas tranquille. Avec ces impressions dans la tête et les histoires de l´Ogre (surnom de l´Eiger), ça cogite dur. En plus je me suis cisaillé le bas du dos lors de l´ascension à la cabane. Ca brûle et suinte méchamment. Dur de fermer l´œil dans ces conditions et le réveil de 4 :30 sonne comme une délivrance. Petit dèj puis priorité aux guides suisses et à leur clients. Enfin, vers 5h30, on décolle. On grimpe sur l´arête à la frontale, l´obscurité masquant le vide des deux côtés. Devant nous on aperçoit les petits points lumineux des cordées suisses. Soudain le rougeoiement de l´aurore balaie le masque de la nuit et l´arête se détache majestueusement dans un ciel bleu pâle où pointe encore un petit croissant de lune. L´adrénaline me fait oublier la blessure au dos et à mesure qu´on grimpe je me sens de mieux en mieux. Ca déroule, nous rattrapons et dépassons plusieurs cordées parties avant nous. Pas beaucoup de neige, le rocher est vraiment sec, pas besoin de sortir les crampons sauf à la fin, sur l´arête sommitale. En 2 heures et 30 minutes nous y voilà, sommet de l´Eiger ! Mais la partie n´est pas finie. Nous attend encore la descente de l´arête Sud jusqu´au col et puis une remontée en dents de scie. Les cordées se sont espacées, d´un seul coup on est seul sur l´arête. Ca grimpe encore pas mal, dans du bon rocher et toujours sur le fil. Enfin on sort de l´arête et on prend pied sur le glacier. Les acrobaties sont finies maintenant, c´est plus que de la marche tranquille. On retrouve le marseillais et son guide suisse à la Mönschhütte et puis le flot des touristes en baskets sortis de la Jungfraubahn. Ca fait maintenant presque 7 h qu´on trotte. D´un seul coup la fatigue se fait sentir, et aussi la douleur de la plaie dans le bas du dos. Mais c´est pas grave, le jeu en valait la chandelle ! Voir le récit de l´ami marseillais et le topo officiel sur camptocamp, https://www.camptocamp.org/outings/15... Jetzt auf Deutsch: Die Überschreitung des Eigers über den Nord Ostgrat, der sogenannte Mittellegigrat, und runter über den Südgrat ist zwar nicht vergleichbar mit der Nordwand Route, bleibt aber eine ernsthafte Angelegenheit (Schwierigskeitsgrad D, Kletterei in 3. bis 4. Grad, ständig ausgesetzt, lange Route). Wir hatten top Bedingungen, Hochdruckwetter, sehr stabil. Der Schneefall vor einer Woche war größtenteils weg und der Isotherm lag bei 4000m. Außergewöhnlich für September… Für mich wird die Tour in Erinnerung bleiben. Auch der Abend auf der Mittellegihütte. Die Hütte liegt mitten auf dem Grat. Ein grandioser Sonnenuntergang mit Blick auf dem scharfen Grat des Eigers und die steile Nordwand mit ihren Tragedien…Es läuft im Kopf wie in einem Film in der kurzen Nacht. Ich habe mir bei der Kletterei auf die Hütte eine breite Schürfwunde im Rücken geholt und es brennt. Ich kann nur wenig schlafen und der Wecker um 4:30 klingt wie eine Erlösung. Endlich geht es los. Mit der Adrenalin über den Grat vergesse ich die Schürfwunde und es geht mir besser und besser. Wir geben Gas und überholen einige Seilschaften, die vor uns gestartet sind. Es gibt wenig Schnee, nur auf dem Gipfelgrat nehmen wir die Steigeisen. Nach 2:30 sind wir schon auf dem Gipfel. Aber der Abstieg danach über den Südgrat und der erneute Anstieg nach dem Eigerjoch dauern noch lang. Da sind wir ganz allein, und das Klettern im guten Fels macht richtig Spaß. Endlich steigen wir aus dem Grat aus und kommen wir auf dem Gletscher. Und dann weiter runter bis zur Jungfraubahn. Plötzlich sind wir mitten in einer Flut von Touristen in Turnschuhen. Nach etwa 7 Stunden ist die Tour beendet und ich nehme den brennenden Schmerz meiner Schürfwunde im Rücken wahr. Aber egal, es hat sich gelohnt! Topo: siehe https://www.bergtour-online.de